Actuellement, presque toutes les catégories de produits sont commandées en ligne, et le marché mondial du commerce électronique devrait atteindre 10 billions de dollars d’ici 2030. Bien que les achats en ligne soient censés avoir une empreinte carbone plus faible que le commerce de détail traditionnel, cela n’est vrai que si les marchandises ne sont pas retournées. L’impact écologique change radicalement lorsque les articles sont renvoyés, comme le rapporte Die Presse.
Les retours sont un défi important pour le secteur du commerce électronique, notamment en ce qui concerne l’impact environnemental, souligne une équipe de recherche internationale de l’Université Ben Gourion du Néguev.
Le retour de marchandises est un élément courant des achats en ligne, avec un taux de retour moyen atteignant 20 à 30 %, bien supérieur à celui des magasins physiques (10 %). Le problème est particulièrement grave avec les vêtements, qui sont retournés parce qu’ils ne leur vont pas ou ne répondent pas aux attentes.
L’étude souligne que de nombreux consommateurs ne savent pas que les articles retournés ne sont pas automatiquement remis en vente. Au lieu de cela, ces produits sont soumis à un processus rigoureux de tri, de vérification et souvent de nettoyage, de réparation et de reconditionnement. Les coûts associés à ce processus peuvent parfois dépasser la valeur de vente du produit.
De ce fait, de nombreux produits retournés sont vendus au rabais, jetés, voire détruits sans jamais être utilisés.
Les chercheurs ont quantifié ce problème à l’aide d’une vaste base de données de 630 000 vêtements retournés dans l’UE en 2021. Ils ont constaté qu’avec les pratiques actuelles de gestion des retours, 44 % des marchandises retournées n’atteignent jamais un deuxième client. Parmi ceux-ci, la moitié sont recyclés, un quart finissent dans des décharges, un septième sont incinérés et le reste est perdu quelque part en cours de route.
Les conséquences écologiques de ces objets mis au rebut inutilisés sont importantes, car les ressources consommées et les gaz à effet de serre émis lors de leur production sont gaspillés. On estime que les émissions associées à la gestion des retours sont 4 à 16 fois inférieures à celles de la production de ces produits. Les chercheurs suggèrent que des processus de gestion des retours plus efficaces pourraient réduire de moitié les déchets des marchandises retournées.
Que peuvent faire les boutiques en ligne pour réduire le volume des marchandises retournées ? L’amélioration de la gestion des retours et la sensibilisation à l’impact environnemental apparaissent comme des solutions. En adoptant des processus plus efficaces, l’industrie peut réduire son empreinte écologique et s’attaquer à l’un des coûts cachés importants des achats en ligne.